Beaucoup de gens n’arrivent pas tout de suite à différencier les hyménoptères.
Pourtant c’est très important, dans la mesure ou la méthode d’éradication ne sera pas la même selon s’il s’agit d’un essaim d’abeilles ( il n’y a pas de nid d’abeille), d’un nid de guêpes ou d’un nid de frelons.
Il n’est pas rare de voir un essaim d’abeilles se former sur un arbre, une haie ou un buisson en quelques minutes. Elles sont en période dite d’essaimage. L’idéal est de récupérer l’essaim avant qu’il ne se déplace à nouveau, parfois dans un endroit plus gênant encore.
En ce qui concerne les nids de guêpes, ou de frelons, « l’urgence » de l’intervention par un professionnel agréé est proportionnelle à la gêne occasionnée par l’insecte.
Il existe en Europe de nombreuses espèces appartenant au groupe des Vespidae. Plus d’une vingtaine sont recensées actuellement.
Vous avez accès sur notre site à des photos et descriptions afin de vous aider à reconnaître l’hyménoptère auquel vous êtes confronté.
En règle générale, toutes les espèces sont structurées de la même manière. Que cela soit un nid de frelons ou de guêpes, mâles, femelles et ouvrières s’organisent autour d’une reine. Le nid, aussi appelé guêpier, est constitué d’alvéoles parfaitement hexagonales, ressemblant à du carton, construites en couches les unes au dessus des autres, liées entre elles par endroits. Autour se constitue la partie visible de tous, le nid. C’est une multitude de couches de pâte à papier ou papier mâché qui forme cette « boule » qu’est un nid de guêpes ou de frelons. L’insecte extrait des arbres et buissons autour de lui d’infimes morceaux de bois, la cellulose, qu’il amalgame à sa salive; c’est ce qui constitue la matière du nid. Des dizaines de strates sont ainsi tissées, protégeant parfaitement la colonie des intempéries, avec toujours un orifice d’entrée, repérable car unique.
Certaines espèces gardent toujours la même structure et la même forme. D’autres sont capables d’adapter leur nid au volume et à la surface rencontrée. Vous les trouvez donc sous vos tuiles, dans une annexe, un vieil arbre, dans les combles, dans une cloison, une cheminée, une aération, etc…
Les hyménoptères construisent un nid pour l’année. Ce nid ne sera pas recolonisé l’année suivante.
C’est pour cette raison que vous trouvez parfois des nids vides d’individus ; ils datent de la saison précédente, et ont donc été abandonnés. Si vous en trouvez un, que vous êtes bien certain qu’il est inhabité évidemment, prenez le temps de l’observer et de l’ouvrir. Vous comprendrez combien le travail de ces insectes est extraordinaire de par sa précision.
Un nid de guêpes ou un nid de frelons commence systématiquement de la même manière. Ils sont issus d’une seule femelle, appelée femelle fondatrice, ou reine.
Elle a hiverné, et à l’arrivée des beaux jours, elle sort et se met au travail. Seule à ce stade, et déjà fécondée de la saison passée, elle construit une première strate d’alvéoles, et pond au fur et à mesure des larves à l’intérieur.
Puis en continuant de construire le nid, elle nourrit ces larves jusqu’à éclosion. Des femelles stériles, aussi appelées ouvrières vont alors naître, et prendre le relais dans la construction du nid. La reine va pouvoir alors se consacrer uniquement à la ponte. D’avril à Septembre, le nid va ainsi grandir sans cesse, et accroître son nombre d’individus.
C’est seulement à la fin de l’été que naîtront les premières femelles fertiles qui ne participeront pas au travail collectif. Ce sont en fait les futures reines. Elles vont toutes se faire féconder, puis euthanasier les mâles une fois la tâche de ces derniers accomplie.
A l’arrivée des premiers vrai froids, tous les individus meurent, sauf les femelles fécondées, qui partent hiverner. Et le cycle recommence l’année d’après, ce qui vous explique pourquoi le nid de guêpe et le nid de frelons est à « usage unique ».
Le groupe des Vespidae en ce qui concerne la nutrition est principalement insectivore. Ils se nourrissent de mouches, de chenilles, de moustiques, de moucherons, de larves, etc. Ils sont donc très utiles à notre écosystème.
Les espèces comme Vespula Vulgaris, ou Vespula Germanica, respectivement Guêpe Commune et Guêpe Germanique ont des habitudes alimentaires plus hétérogènes. On les retrouvera autour de la viande chez le boucher, sur des fleurs sucrées, dans la vitrine du pâtissier, ou même plus simplement à notre table en été.
Et c’est ce rapprochement à l’homme dans sa recherche de nourriture qui va nous poser problème.
Il est donc nécessaire d’adapter notre comportement.
Concrètement, comment se comporter ?
Ne jamais s’approcher d’une personne qui a dérangé un nid pour lui porter secours !
C’est mettre sa vie en danger, rien ne peut les arrêter de piquer, et vous ne pourrez pas lutter.
L’image semble horrible, mais venir en aide à une personne attaquée ne fera que multiplier les victimes. Il n’y a aucune chance d’être efficace!
Appelez les numéros d’urgences. Précisez bien qu’il y a des frelons partout autour, afin que les pompiers interviennent équipés de vêtements étanches aux piqûres afin de porter secours à la victime.
En cas de piqûre…
Pour les piqûres d’ abeilles, nous avons vu précédemment qu’elle laissait dans la peau son dard, avec la glande de venin, le dispositif visant à injecter tout le venin.
Dans ce cas, tentez de retirer tout de suite le dard s’il est visible avec l’ongle ou en glissant une carte de crédit ou une lame parallèlement à la surface de la peau. Surtout ne pas frotter, ni utiliser de pince à épiler. Cela a pour effet de faire éclater la glande, et libérer ainsi encore plus de venin. Les guêpes et les frelons ne laissent pas de dard.
Contrairement aux guêpes, les frelons asiatiques et européens sont attirés par la lumière. Donc si un nid est installé à proximité de votre habitation vous aurez inévitablement de la visite.
Dans tous les cas la règle d’or est de ne pas paniquer ni crier, et surtout de ne pas affoler un insecte qui, par nature n’est pas agressif, mais peut le devenir si vous faites n’importe quoi.
La piqûre du frelon est plus douloureuse, mais elle n’est pas plus dangereuse. Le frelon a un dard plus long, donc sa piqûre est plus profonde. Le venin peut alors parfois être injecté directement dans les vaisseaux sanguins, accélérant ainsi la réaction.
Mieux vaut prévenir…
– Si l’insecte est entré dans une pièce ne tentez pas de le faire sortir coûte que coûte, car il pourrait ne pas apprécier. Allumez vos éclairages extérieurs et éteigniez la pièce concernée ; l’insecte repartira bien souvent comme il est venu, c’est à dire attiré par la lumière… cette fois extérieure.
-Un frelon qui s’approche de la lumière est très souvent moins vif, car un peu désorienté et ébloui. Il ne réagit donc pas spécialement vite. Cela vous laisse le temps si vous le jugez nécessaire, de riposter calmement.
– Si vous optez pour la riposte, ayez une bombe insecticide appropriée. Laissez le frelon se poser et aspergez le si possible à bout portant.
– Pour profiter d’un dîner dans le jardin ou d’une soirée barbecue entre amis, évitez au maximum les éclairages au sol, sur un pied de parasol, ou placé à côté de vous. Car en vous arrivant dessus sans crier gare, l’impressionnant frelon sèmerait en effet la panique, ce qui n’est jamais bon. Privilégiez un éclairage haut ou au mur, ou à défaut éloignez le plus possible la source de lumière de vous et vos invités.
– Sachez enfin que le risque encouru est au plus haut en fin de saison. Les nid atteignent alors leur maximum d’individus. Cette affirmation est valable pour toutes les espèces du groupe des Vespidae.